mardi 20 août 2013

Vive les amis!

Les amis, c'est juste un truc formidable! Le meilleur anti-dépresseur du monde, le meilleur psy aussi, sûrement.
Jeudi dernier, nous sommes partis pour 3 jours à la montagne, un coin magnifique : Serre-Chevalier, pour rejoindre des amis de trèèèèssss longue date sur leur lieu de vacances.
Et pourtant...Je suis partie limite à reculons, avec la peur de déranger, déprimée, fatiguée nerveusement, physiquement, au fond du gouffre. Limite honteuse, de moi, de nous, de tout ce qui a trait à moi. Et puis impossible de reculer, alors, on est quand même partis après 2 ou 3 crises à la maison, etc.

Déjà, nos petits monstres ont dormi dans la voiture, si, si! Petit Frère n'a pas hurlé des heures comme à son habitude, et Grande Soeur s'est elle aussi endormie au bout de 30 mn, ce qui ne lui arrive en principe jamais! Yes! En arrivant, dépaysement complet, la nature enfin! Et le plaisir de se retrouver après 6 mois, de se raconter plein de choses, de s'intéresser à autre chose qu'à soi.

Et au final, un super long WE, avec balades dans la nature, pique-niques, jeux, promenade à dos de poney,... Gentil Mari a même pu faire une graaaannndde descente en VTT avec son pote.  Les enfants se sont super bien entendus et Grande Sœur voulait carrément qu'on aille habiter avec eux pour toujours :-)  Le top! Et il faut dire que sans le montrer, nos amis se sont carrément bien occupés de nous. Ils ont géré toute la logistique sans jamais nous le faire sentir, toujours avec le sourire. Que du bonheur!

Bref, je suis repartie de là regonflée, optimiste, apaisée... Comme si j'étais partie 3 semaines en vacances.

Vivement l'année prochaine! Mais cette fois, on essayera d'être plus opérationnels, promis!

17 mois après...



Voilà un peu plus de 17 mois que mon petit bonhomme est venu au monde... 17 mois de bonheurs intenses et de moments plus difficiles, de nuits sans sommeil et de journées pleines de rires, de course contre le temps et de moments d'éternité... 17 mois pour le regarder grandir, pour admirer cette complicité qui se créée avec sa grande sœur, pour s'extasier sur ses progrès qui ont d'autant plus de valeur que tous étions si inquiets après sa naissance si traumatisante, pour lui et moi.

Et pour la première fois depuis ces 17 derniers mois, j'ai l'impression d'exister de nouveau en tant que personne, en tant que moi. Je retrouve un peu de qui j'étais "avant". Je prends le temps de faire quelques petites choses pour moi, d'écouter de la musique, de choisir mes lectures, de faire quelques exercices de gym, etc. J'ai le sentiment que même mon corps retrouve sa structure d'avant. Je ne sais pas comment l'expliquer, c'est un sentiment très fort. Un peu comme de rentrer chez soi après un périple de 17 mois. J'avais vécu la même chose après la naissance de ma grande, mais moins longtemps. Environ 9 mois. Et de manière moins intense aussi sans doute.

Pendant tout ce temps, je me suis construite comme maman de deux enfants, j'ai accepté au plus profond de moi que ces deux petits êtres étaient mes enfants, que je leur devais le meilleur, le droit de grandir dans les conditions les plus favorables que je pouvais leur donner. Et que me reconnaitre le droit à me faire plaisir, à m'écouter de temps en temps, faisait partie de ces conditions. J'ai fait le deuil de certaines choses qui ne font plus partie de ma vie et qui faisaient au préalable partie de mon identité. Pour certaines, ce n'est que partie remise, comme pour ces voyages au bout du monde dont je rêve toujours, ces heures passées à jouer de la guitare et ces longs moments de lecture dans le calme.

J'ai aussi accepté de les laisser grandir. J'ai compris qu'ils ont le droit d'être eux-mêmes, pas ce que je voudrais qu'ils soient. Et que c'est bien comme ça, même si je soupire parfois intérieurement quand je vois que les enfants des autres sont calmes et tranquilles et que les miens courent dans tous les sens en hurlant.

Et tout ce (long) travail sur moi fait qu'aujourd'hui, j'ose prendre la parole sans bafouiller, j'ose regarder les autres dans les yeux, sans me sentir inférieure, nulle, sans valeur. J'ose me dire que je vis aussi pour moi et que personne ne peut décider à ma place de la valeur de ce que ce que je suis. Et c'est ça aussi que je veux transmettre à mes deux enfants, avec tout l'amour possible.